"Si Vieillesse pouvait et si Jeunesse savait", a-t-on coutume de dire.
Sauf que dans le cas ivoirien comme partout ailleurs dans nombre de pays de la sous-région Ouest-africaine, "Vieillesse ne peut effectivement plus et Jeunesse sait mais se tait",pour moult raisons ayant pour vecteur-directeur l’opportunisme doublé d’un manque d’amour de la patrie.
Quitte à transporter tout le pays dans les ténébreuses profondeurs labyrinthiques du délitement intégral.
Prête à tout brûler, rien que pour chauffer son tô retourné, la voilà amnésique, molle, ondoyante dès qu’il s’agit de mettre un holà à la prise en otage de la commune patrie.
Certes, il y a eu et il y aura sans doute ici et là des prises de conscience comme l’ont démontré l’insurrection populaire d’octobre 2014 au Burkina et la mobilisation en cours contre la gouvernance chaotique au Mali.
Mais dans un cas comme dans l’autre, la locomotive du mouvement est essentiellement constituée de "has been", de gens dont l’avenir appartient au passé.
Et puis une fois opéré l’assaut final contre la citadelle, c’est une piètre "Jeunesse"qui, au lieu de suivre la mise en œuvre effective des objectifs de la noble lutte ayant abouti, répond subitement aux abonnés absents, se contentant entre autres de jouer les "mégavores" et d’arracher des miettes cédées par des puissants du moment afin de casser de l’opposant.
Il avait vu si juste, feu le visionnaire et patriote Président Thomas SANKARA : "Malheur au fils qui ne fait pas mieux que son père !"

Florent Couao-Zotti
Ecrivain (Bénin)