Le ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur (MIABE ) a initié le 25 août dernier, un atelier d’information et de sensibilisation sur la libre circulation des personnes et des marchandises au profit des corps de contrôle de l’aéroport international de Ouagadougou. L’objectif est d’outiller les bénéficiaires sur les e se familiariser avec les règles communautaires et de mieux appréhender les enjeux de la libre circulation des biens et des personnes dans le processus d’intégration africaine

Le Burkina Faso est au cœur du processus d’intégration entamé il y a plus de quatre décennies par les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest. L’intégration permet à tout citoyen d’aller et venir et de vaquer librement à ses occupations dans les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Mais malgré les avancées enregistrées, notamment le droit d’entrer sans visa dans les pays membres de la CEDEAO, il existe des entraves à l’exercice de cette liberté de circuler. Selon le directeur du bureau national de la CEDEAO, Zouli Désiré Sawadogo, les citoyens de l’espace communautaire ouest-africain ne sont pas totalement libres. Des défis majeurs restent toujours à relever face aux multiples blocages, dont entre autres, les tracasseries routières, les barrières tarifaires et celles non tarifaires . Or, c’est pour remédier à cette situation que les pères fondateurs de la CEDEAO ont adopté aux lendemains de sa création le protocole sur la libre circulation des personnes et des biens, le droit d’établissement et de la résidence , le 29 mai 1979. Selon le secrétaire général du MIABE, François d’Assise Yaméogo, la mise en œuvre de ce protocole par les Etats constitue une étape importante du processus d’intégration entamé, en ce sens qu’il favorisera la mise en place d’un marché régional ouvert à tous les citoyens de la communauté, dont l’effectivité dépendra de l’appropriation et du respect par tous les acteurs, des textes communautaires y relatifs.

C’est dans cette perspective que lors de la 43ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenue à Abuja en juillet 2013, il a été demandé aux Etats membres de poursuivre les activités relatives à la sensibilisation, à l’information sur les protocoles de la libre circulation des personnes, des biens et le droit de résidence dans l’espace CEDEAO, a indiqué, le directeur du Bureau national de la CEDEAO. Aussi, lors de cette 43ème session de la CEDEAO, il a été confié au Président du Faso, le mandat du suivi de la mise en œuvre des protocoles sur la libre circulation des personnes et des biens, le droit de résidence et d’établissement. C’est ainsi que le premier forum régional citoyen sur la libre circulation des personnes et des marchandises a été organisé à Ouagadougou en juillet 2014 , en collaboration avec la commission de la CEDEAO, à l’issue de laquelle des recommandations importantes ont été formulées, dont l’une relative à la poursuite des activités de sensibilisation et de formation de tous les acteurs sur la libre circulation des personnes et des biens.
C’est faisant référence à cette recommandation et au regard des missions d’information, de communication et de sensibilisation assignées aux Bureaux nationaux CEDEAO que sont organisés régulièrement les ateliers d’information et de sensibilisation au profit des corps de contrôle aéroportuaire du Burkina Faso.
L’atelier ouvert le 25 août au profit des corps de contrôle de l’aéroport de Ouagadougou, après celui tenu en 2019 à l’aéroport de Bobo-Dioulasso, s’inscrit dans cette dynamique, a indiqué le secrétaire général du MIABE.
Pour lui, cela permettra aux corps de contrôle de l’aéroport international de Ouagadougou de se familiariser avec les règlements communautaires, de mieux appréhender les enjeux de la libre circulation et d’avoir des échanges interactifs sur les difficultés qu’ils rencontrent dans l’application des dits règlements. L’atelier permettra également de formuler des recommandations en vue d’améliorer la mise en œuvre pratique des textes communautaires sur la libre circulation des personnes et des biens dans notre espace communautaire.

Plusieurs communications suivies d’échanges interactifs étaient au menu de cet atelier, a ajouté, Désiré Zouli Sawadogo, dont entre autres, le protocole de la libre circulation, le tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO, les défis sécuritaires liés au contrôle aéroportuaire et le rôle de Task Force de la libre circulation dans l’espace CEDEAO au profit des corps de contrôle de l’aéroport international de Ouagadougou.
Il a rappelé que le processus d’intégration est un long chemin qui nécessite des activités régulières pour le bonheur des corps de contrôle des différents aéroports, d’autant qu’en dépit des protocoles adoptés et les les mécanismes mis en place , la libre circulation n’est toujours pas effective. "Notre combat consiste à rendre davantage effectif le protocole de la libre circulation auquel le Burkina Faso a souscrit et que le mandat est confié au Président du Faso" a insisté le directeur du bureau national de la CEDEAO.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont réaffirmé leur engagement à améliorer le processus d’intégration régionale et à renforcer son efficacité , par l’adoption en juin 2007 de la vision 2020 de la CEDEAO. L’objectif étant de faire de l’espace CEDEAO "une région sans frontière, paisible prospère et cohérente, bâtie sur la bonne gouvernance, où les populations ont accès aux ressources abondantes, en vue de les exploiter , à travers la création d’opportunités de développement durable et de préservation de l’environnement" à l’horizon 2020.
En rappel, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO ) a été créée le 28 mai 1975 à Lagos , en République Fédérale du Nigeria, avec pour principal objectif , de promouvoir la coopération et l’intégration entre les Etats membres en vue de favoriser la croissance économique et le développement de l’Afrique de l’Ouest.

Saaniayouor KPODA
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