Créée début janvier 1994 à Dakar, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a pour objectif de favoriser l’intégration économique des pays membres tout en garantissant une liberté de circulation des personnes.
Mais à l’expérience, les échanges économiques et commerciaux sont nettement en deçà des attentes.

Les échanges commerciaux entre les pays de l’UEMOA sont ressortis à 2 589,7 milliards FCFA en 2019, contre 2 495,9 milliards FCFA en 2018, soit une hausse de 3,8%. Ce montant qui est en constante progression depuis 2003 représente environ 14% du total des échanges extérieurs de l’Union en 2019. Alors qu’ils étaient estimés à environ 1 600 milliards FCFA en 2010, les échanges intra-communautaires sont passés à près de 2 600 milliards FCFA en 2019, soit une augmentation de 1 000 milliards FCFA.
Si en valeur, nous pouvons évoquer un certain dynamisme des échanges à l’intérieur de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, ce n’est pas le cas lorsqu’on considère la part de ces transactions dans les échanges globaux. En effet, celle-ci est passée d’environ 19% du total des échanges en 2007 à près de 14% en 2019, soit une baisse de 5 points de pourcentage. En rappel, ce taux était de 21,9% en 1989. Donc sur 30 ans, ce taux malgré qu’il était en dessous des 25% a connu une baisse tragique d’environ 7 points de pourcentage. Le graphique ci-dessous illustre bien ce commentaire.

Cette baisse continue de la part des transactions intra-régionaux dans les échanges globaux est pourtant contraire aux objectifs d’une union économique. En effet, l’objectif de l’UEMOA est l’édification en Afrique de l’Ouest, d’un espace économique harmonisé et intégré, au sein duquel est assurée une totale liberté des capitaux, des biens, des services et des facteurs de production. Partant de cela, la logique aurait voulu que les transactions à l’intérieur de l’union s’intensifient et non le contraire.
Si l’on considère les échanges à l’intérieur de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire et le Sénégal restent les principaux fournisseurs intra-régionaux, avec respectivement 35,5% et 24% des exportations totales en 2019. En 2018 ces deux pays étaient également les principaux fournisseurs intra-régionaux, avec respectivement 35,3% et 24,7% des exportations totales. Par ailleurs en 2017, leurs parts respectives étaient de 36,9% et 21,6%.

Le Mali et le Burkina continuent également d’occuper les premières et deuxièmes places des importateurs intra-communautaires, avec respectivement 35,6% et 22,4% des approvisionnements. Le Mali et le Burkina Faso étaient d’ailleurs les plus grands clients en 2018 avec respectivement 35,6% et 23,9% des importations intra-communautaires, contre 32,0% et 22,9% enregistrés un an plus tôt. Les produits pétroliers demeurent au premier rang des transactions intra-UEMOA, avec une part de 29,0% des échanges commerciaux intra-UEMOA.

Saidou Nikièma
Doctorant en Economie
Université Thomas Sankara
Kaceto.net