Le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base (CCEB) du Burkina Faso en consortium avec ses partenaires, a organisé jeudi à Ouagadougou, un forum national pour sensibiliser les acteurs locaux sur l’insertion des enfants talibés dans le système scolaire et le radicalisme religieux.

Conscient que la prise en compte des enfants talibés constitue une préoccupation pour le Burkina Faso et ses partenaires de développement, le CCEB, avec l’appui financier de Diakonia, a mis en place un projet d’amélioration de l’inclusion sociale des apprenants des foyers coraniques par l’éducation et le dialogue, intitulé « Dialogue et changement social ».

Ce projet vise à sensibiliser les acteurs locaux (les parents, les maîtres coraniques, les leaders communautaires et religieux, les autorités administratives) sur l’insertion des enfants talibés dans le système scolaire et le radicalisme religieux.

Le forum de Ouagadougou organisé à cet effet, a permis aux participants en trois étapes, de définir des stratégies harmonisées d’insertion scolaire des enfants talibés et de prévention des dangers du radicalisme religieux.

Deux exposés introductifs du forum faits par le Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et la promotion des langues nationales (MENAPLN) et le Cercle d’étude, de recherche et de formation islamique (CERFI) ont permis de faire l’état des lieux des foyers coraniques.

Les relais des 4 régions (Hauts Bassins, Sahel, Boucle du Mouhoun et le Nord) de la zone du projet ont également fait des communications sur la situation de leur localité avant que les partenaires du CCEB ne fassent également des communications assorties d’échanges fructueux sur la situation.

Selon le communicateur du CERFI Nouhoun Bakayoko « quand nous parlons de scolarisation ou d’accompagnement à l’insertion scolaire des Talibés, il ne s’agit pas pour nous d’enlever les Talibés de là où ils sont pour les amener dans un autre milieu. Il s’agit pour nous beaucoup plus d’un accompagnement pour renforcer leur capacité là où ils sont à travers les actions que sont, l’alphabétisation pour leur donner la capacité de savoir lire et écrire, surtout dans les langues qu’ils maitrisent plus. Après cela c’est la formation technique spécifique des métiers ».

Il explique par ailleurs qu’il y a « des passerelles pour ceux qui voudraient, surtout les plus jeunes, pour les amener à intégrer un système, soit de formation technique, soit de formation conventionnelle ».

Il ressort selon le communicateur qu’ « un recensement général des Talibés à travers l’ensemble du territoire burkinabè en 2013 donne un effectif de 7502 foyers coraniques avec un effectif de 139345 apprenants dont 23% de filles et 77% de garçons et plus de 92% de ces enfants ne sont pas alphabétisés ».

C’est pourquoi ce projet pilote a commencé à mener des actions sur le terrain. 78 foyers coraniques sont déjà touchés dont 61 ont pu bénéficier de l’accompagnement dans l’alphabétisation.

« Parmi ces 61 nous avons un monde de 1463 apprenants et 43% de ces 1463 ont déjà été évalués. Il nous reste donc 17 foyers pour le reste du temps (sur les 3 ans d’exercices 2 sont déjà écoulés).

Pour le président du Conseil d’administration (PCA) du CCEB Constant Zongo, « il était de bon ton de se retrouver pour faire le bilan et analyser l’avancer et se projeter pour la suite avec sérénité ».

Il ressort dans les grandes recommandations de ce forum qu’il faut mettre un accès sur le dialogue, la communication, le partage avec l’ensemble des acteurs.

« C’est surtout l’inclusion de l’ensemble des couches et acteurs dans le système éducatif pour permettre à ces groupes que nous jugeons défavorisées, notamment les Talibés et les enfants de rue, pour qu’ils puissent accéder à une éducation au-delà de ce qu’ils apprennent au niveau des foyers coranique », a renchéri le PCA du CCEB.

Le CCEB est une structure dont la vision est d’optimiser la concertation et la coordination entre les ONG et Associations, afin de favoriser et de renforcer leur contribution à l’amélioration de la situation de l’éducation formelle et non formelle au Burkina Faso surtout par le plaidoyer.

Agence d’information du Burkina (AIB)