En mission à Abidjan, une nouvelle délégation ministérielle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a exhorté ce lundi 19 octobre, les partis politiques de l’opposition à « reconsidérer » leur position de boycott de l’élection présidentielle et de désobéissance civile, car ils pourraient ne pas maîtriser les excès qui résulteraient de cette action de désobéissance.

C’est en effet l’un des points du communiqué rendu public après la visite des émissaires de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, visite marquée par la rencontre des différents candidats à l’élection présidentielle et des ambassadeurs. « Les citoyens qui bloquent les rues et qui se saisissent du matériel électoral commettent des actes criminels », a estimé la cheffe de mission, la ministre ghanéenne Shirley Ayorkor Botchwey des Affaires Etrangères et de l’Intégration régionale, par ailleurs présidente du Conseil des ministres de la CEDEAO.

Déplorant les actes de violences, les représentants de l’instance sous-régionale conseillent aux acteurs politiques d’exprimer leur contestation dans les urnes. « Nous sommes dans une démocratie et si le peuple veut s’exprimer, qu’il le fasse dans les urnes à travers son vote », a ajouté Shirley Ayorkor Botchwey, assistée entre autres du général Francis Behanzin, commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO.

Par ailleurs, la mission ministérielle dit observer des divergences sur le processus électoral en Côte d’Ivoire, notamment la plainte du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) de l’ex-président Henri Konan Bédié et du Front populaire ivoirien (Fpi) version Affi N’guessan, concernant la faible représentation de leurs membres au sein de la Commission électorale indépendante (Cei). Pour cela, elle invite la Cei à poursuivre les consultations auprès des candidats en vue de trouver un consensus.

Rassurant les partis politiques de la mission de la CEDEAO d’accompagner le processus électoral dans le maintien de la paix, la délégation condamne toutefois les actes de vandalisme perpétrés dans certains quartiers d’Abidjan et dans la ville de Bongouanou où des affrontements communautaires ont eu lieu le dimanche 18 octobre, suivis d’actes de pillage et d’incendie de domicile. Un bus a par ailleurs été incendié dans la matinée du 19 octobre 2020 à Cocody Riviera 2, dans la capitale ivoirienne. Au cours de cette même journée, la ville de Bonoua a connu des tensions. Des troncs d’arbres ont été érigés sur certains tronçons de l’intérieur du pays dans le but d’y empêcher la circulation.

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