L’Ethiopie a instauré un état d’urgence d’une durée de six mois à compter de samedi pour faire face à ce que le gouvernement a appelé des saboteurs de la paix, tenus pour responsables de la longue période de manifestations meurtrières dans le pays.
La déclaration du Premier ministre Hailemariam Desalegn au sujet de ces troubles a été faite sur fond de violentes manifestations de rue qui ont duré plusieurs mois contre le gouvernement, en particulier dans l’Etat d’Oromo où les manifestations ont été déclenchées par une décision visant à étendre les limites extérieures de la capitale Addis-Abeba, au détriment des autres régions.

L’état d’urgence a été déclarée dimanche suite à des consultations par les membres du Conseil des ministres au sujet des dizaines de morts et des importants dégâts matériels causés par les vagues de violence ciblant les biens publics, notamment de l’administration.

Des centaines de personnes sont mortes dans la répression policière contre les manifestants, indique-t-on.

"Nous mettons au premier plan la sécurité de nos citoyens. En outre nous voulons mettre un terme aux dommages causés à nos projets d’infrastructure, aux établissements d’enseignement, aux centres de santé, aux bâtiments administratifs et de la justice”, a déclaré le
Premier ministre Desalegn lors de l’annonce de l’état d’urgence dans un discours télévisé.

Le Premier ministre a assuré les Ethiopiens que l’état d’urgence ne violerait pas les droits fondamentaux inscrits dans la Constitution et les autres droits en vertu de la Convention de Vienne.

Il a reconnu que les troubles et les violences continuaient de plus belle dans de nombreuses régions du pays, du fait “d’éléments hostiles à la paix, en collaboration avec les forces externes qui rêvent de
voir une Ethiopie divisée et faible”.

Selon le premier ministre, l’agitation continue de faire des morts parmi les citoyens et d’autres personnes, mettant la vie de millions de personnes en danger.

Le dirigeant éthiopien a déclaré lors de l’annonce de sa mesure que le gouvernement veillerait à assurer la paix, la sécurité et la protection de toutes les personnes vivant en Ethiopie.

Il a également averti que tant que les troubles se poursuivraient, ils pourraient à terme conduire à plus d’anarchie.

Il a par ailleurs accusé les instigateurs des protestations d’attiser les flammes de la haine ethnique et religieuse.

Les détails de la mise en œuvre de l’état d’urgence devraient être annoncés dans quelques heures.

APA
Kaceto.net