C’est fait. Le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès et de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle a atteint son objectif : remporter par coup KO l’élection présentielle du 22 novembre. Selon les chiffres publiés en début d’après-midi par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Ahmed Newton Barry, Roch Marc Christian Kaboré a réuni sur son nom 1,654982 des suffrages, soit, 57,87% du corps électoral.
Il est suivi, de loin par le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès Eddie Komboïgo qui totalise 442742 voix, soit 15,48% des suffrages, juste devant Zéphirin Diabré qui a réuni 356388 voix, soit 12,46% des suffrages.
Kadré Désiré Ouédraogo arrive 4è avec 3,36%, suivi de Tahirou Barry, 2,19%, Ablassé Ouédraogo, 1,80, Noël Gilbert Ouédraogo, 1,55%. (Voir résultats complets).
Les résultats provisoires doivent être consolidés après d’éventuels recours avant d’être définitivement publiés par le conseil constitutionnel.
Selon toujours le président de la CENI, sur 21154 bureaux prévus, 198360 ont effectivement ouvert le jour du scrutin sur l’ensemble du territoire.
Dans une brève déclaration qu’il a faite au siège de campagne de son parti, le président réélu a accueilli les résultats avec "humilité" et s’est engagé à réaliser son programme, à entretenir une concertation permanente avec l’opposition et les partenaires sociaux, à assurer son deuxième mandant avec "responsabilité", le tout dans une concertation permanente avec les partenaires sociaux et politiques.
Dans l’après, les candidats de l’opposition signataires de l’accord politique du 18 août 2020 se sont retrouvés à nouveau au siège du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) pour exprimer face à la presse leur appréciation des résultats publiés par la CENI.
Un rendez-vous, troisième du genre en une semaine, qui était attendu après que les les observateurs nationaux et internationaux aient dans leur grande majorité, considéré que les dysfonctionnements relevés le jour du scrutin ne sauraient remettre en cause les résultats.

Après avoir félicité le peuple burkinabè pour la tenue effective et à bonne date du scrutin, félicité et remercié les Forces de défense et de sécurité pour la sécurisation du processus électoral, ainsi que la presse qui a permis aux candidats de faire connaitre leur programme, les signataires de l’accord politique de Ouaga ont dénoncé ce qu’ils qualifient de "violations du code électoral" notamment la "non observation de la compilation manuelle des résultats, les modifications illégales du nombre et de la cartographie électorale, les achats de conscience, etc."

Les journalistes retiennent leur souffle. La suite ?
"De tout ce qui précède, poursuit Tahirou Barry, l’opposition politique prend acte des résultats provisoires proclamés par la CENI et se réserve le droit d’utiliser les voies de légales de recours pour traiter des irrégularités relevées au cours du déroulement du processus électoral", conclut Barry.
Dans la salle, des confrères éclatent rire. "Tout ça pour ça" commente un d’eux.
La présidentielle est donc terminée. Le président Kaboré entame un nouveau mandat dans un contexte sécuritaire et social pour le moins préoccupant.
Dans sa première déclaration, il a annoncé qu’il présidera le pays dans la concertation, une annonce manifestement reçue cinq sur cinq par certains opposants. A preuve, selon des sources proches de Kossyam, au moins quatre opposants ont déjà pris rendez-vous avec celui qui vient de signé un nouveau bail pour le féliciter et pourquoi pas, faire des offres de services dans l’intérêt supérieur de la nation !

Joachim Vokouma
Kaceto.net