Scène hélas devenue ordinaire dans la circulation. Un conducteur de taxi vient de bruler le feu situé à hauteur du ministère de la Sécurité et de l’hôtel Indépendance, où sont pourtant positionnés trois policiers. L’un d’eux tente de l’arrêter, en vain ; le conducteur refuse d’obtempérer et continue tranquillement sa route. J’observe la scène et attends de voir ce que les gardiens de l’ordre public vont faire. Rien. Pourtant, ils ont à leur disposition une moto qui leur permet de rattraper, sans trop de difficultés le fuyard, d’ailleurs contraint, par la foule devant lui, de s’arrêter au feu du Rond-point des Nations unies. Intrigué par ce qui vient de se passer, je vais poser la question au policier : pourquoi n’avez-vous pas pourchassé le taxi qui a brulé le feu et a refusé de s’arrêter alors que vous êtes trois et avez une moto ?
Voici sa réponse : "Monsieur, on n’a pas le droit de le pourchasser. La décision vient de la hiérarchie. Il est arrivé qu’en pourchassant un fuyard, il commette un acte plus grave que le non respect du feu de signalisation, par exemple, un accident. Là, on nous reproche d’être à l’origine de l’accident et d’en être responsable. Mais ne vous inquiétez pas, nous avons relevé le numéro de sa plaque d’immatriculation que nous avons communiqué à un service qui va le retrouver. Des sanctions seront prises contre lui". Sa réponse me satisfait à moitié d’autant qu’il ajoute avoir juste mémorisé le numéro de la plaque.
Je lui pose cette autre question. D’accord, vous avez pu relever le numéro de la plaque parce qu’il ne roulait pas vite. Que faites-vous des usagers des deux routes qui filent ? Avec un sourire embarrassé, il me répond que "là, on ne peut rien faire".
Puis il tente de ma rassurer. Il y a trop d’insuffisances dans le code de la route et tout cela est l’objet d’une réflexion actuellement. Bientôt, on aura des textes toilettés qui nous permettront d’agir efficacement pour assurer la sécurité des usagers et traquer les délinquants".

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