Consolider la paix et la cohésion sociale, approfondir la réforme des institutions, poursuivre la transformation des bases productives de l’économie nationale et renforcer le processus de développement humain et la solidarité, voici les quatre (4) axes sur lesquels repose la feuille de route du gouvernement et qui ont été déclinés ce matin devant la représentation nationale par le premier ministre Christophe Dabiré.

Pour la deuxième fois, le premier ministre Christophe Dabiré était face aux députés de l’assemblée nationale pour décliner son discours de politique générale, sorte de feuille de route qui va guider son action à la tête du gouvernement pour les prochaines années.
Dans un discours d’environ trois quart d’heure, il a annoncé les grands chantiers de son gouvernement, lesquels découlent du programme présidentiel présenté et validé par les Burkinabè à l’occasion du double scrutin présidentiel législatif du 22 novembre 2020.
Bien entendu, la sécurité et la lutte contre le terrorisme demeure une priorité. Sur ce point, il s’est engagé à consolider les acquis engrangés grâce à l’exécution de la loi de programmation militaire 2018-2022, à améliorer la contribution des Volontaires pour la défense de la patrie à travers un meilleur encadrement et le renforcement de la confiance entre les forces de défense et de sécurité et la population par l’intensification d’actions civilo-militaires.

S’agissant du renforcement de l’Etat de droit et de la démocratie, le gouvernement "poursuivra son appui aux juridictions pour leur donner les capacités de vider les dossiers, notamment ceux emblématiques qui continuent de ternir l’image de notre justice". Une annonce qui intervient au moment où l’instruction du dossier Thomas Sankara est clôturé et attend d’être examiné par la chambre de contrôle militaire.
Quant à la réconciliation nationale, elle est "un enjeu majeur" pour le gouvernement, ce qui explique la création d’un ministère d’Etat auprès du président du Faso, confié au président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et ex chef de file de l’opposition politique Zéphirin Diabré. Selon le premier ministre, la réconciliation se fera en s’appuyant sur les résultats du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN).
Après la présidentielle et les législatives, les municipales devaient boucler le cycle électoral avec la tenue du scrutin en mai prochain. Un rendez-vous qui sera différé à une date ultérieure le temps d’adopter des réformes, notamment la révision du code électoral et le renforcement de la décentralisation.
La crise sécuritaire qui frappe notre pays depuis 2015 a révélé l’absence de l’Etat dans une bonne partie du territoire, d’où la nécessité de procéder à un redécoupage administratif du territoire afin " d’assurer un meilleur maillage sécuritaire et un meilleur développement socio-économique à la base".
S’exprimant sur la nécessaire transformation de l’économie nationale, Christophe Dabiré a annoncé la poursuite de la mise en œuvre de Bagrépôle et des agropoles du Sourou, de Samendéni et du Sahel.

Au plan social, le gouvernement a promis l’accès aux soins au plus grand nombre, en élargissant par exemple les bénéficiaires de la gratuité des soins aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes âgées.
Autre sujet d’importance sociale sur lequel le premier ministre s’est attardé, la réforme agraire et foncière (RAF) et la poursuite du programme des 40 000 logements sociaux et économiques.
En somme, une feuille de route qui se veut ambitieuse et dont le succès de la mise en œuvre requiert une gestion efficiente des ressources dans un climat social apaisé. D’où l’annonce de la reprise du dialogue avec les partenaires sociaux afin d’éviter la poursuite de la grogne sociale qui a perturbé la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social durant le premier quinquennat du président Kaboré.

Joachim Vokouma
Kaceto.net