Comme chaque année, les organisations de défense de la liberté de la presse et de défense des droits de l’homme ont commémoré hier 13 décembre 2023 le 25è anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et ses trois compagnons, Blaise Ilboudo, Ablassé Nikièma et Ernest Zongo sur la route de Sapouy, dans le Centre-Ouest, à une centaine de km de Ouagadougou. Une mobilisation pour réclamer une fois de plus que justice leur soit rendue

"Tu es parti depuis lors pour ne plus jamais avoir à nous quitter.
Plus le temps passe, plus tu t’affirmes dans le panthéon des immortels.
Plus le temps passe, plus les Burkinabè se revendiquent de toi. Plus le temps passe, plus le Burkina te réclame. Plus le temps passe, plus on découvre l’étendue et la profondeur de ton œuvre. Plus le temps passe, plus des assassins, les commanditaires et les complices sont ridicules", a écrit Abdoulaye Diallo, coordonnateur du Centre de presse Norbert Zongo, en guise d’hommage au combat mené par le directeur de publication de l’hebdomadaire l’Indépendant. A l’occasion, une statue du journaliste a été dévoilée et va désormais trôner dans la cour du Centre qui porte son nom.

Vingt-cinq (25) ans après cet assassinat odieux, les présumés coupables courent toujours, l’enquête n’étant pas encore totalement bouclée. La demande d’extradition de l’un des mis en cause dans cette affaire, en l’occurrence François Compaoré, a très peu de chance d’aboutir. Le 7 septembre dernier, la Cour européenne des droits de l’homme avait rejeté la demande, considérant que son extradition constituerait " une violation de l’article 3 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, en son volet procédural en cas d’extradition du requérant vers le Burkina Faso, faute d’une appréciation ex Nunc par les autorités françaises du risque qu’il allègue encourir en cas de mise en exécution de la mesure de remise à l’Etat qui demande son extradition". (https://kaceto.net/spip.php?article13397)
Hier 13 décembre, la même Cour a déclaré que l’arrêt du 7 septembre était devenu définitif, "aucune demande de renvoi devant la Grande Chambre n’ayant été formulée au titre de l’article 43 de la Convention pour la requête susmentionnée". On s’achemine donc vers un procès par contumace de François Compaoré, ce que les avocats de Norbert Zongo et ses compagnons demandent désormais.

Dominique Koné
Kaceto.net