La 24e Assemblée générale des Etablissements publics de l’Etat (AG/EPE) s’est ouverte, ce jeudi 10 août 2023 à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla. Il a invité les EPE à travailler à réduire leurs charges de fonctionnement liées aux factures d’électricité et d’eau qui sont souvent « salées » et qui pèsent sur le budget de l’Etat.

Initiée en 2000, l’Assemblée générale des Établissements publics de l’État (AG-EPE) est une rencontre annuelle pour communiquer sur le fonctionnement et l’évaluation des EPE en vue de dégager des pistes de solutions aux problèmes rencontrés.

Elle se veut aussi une occasion de promouvoir les meilleures pratiques susceptibles de faire de ces EPE, de véritables outils au service des populations et du développement du Burkina Faso.

Le thème de la 24e édition de l’AG-EPE a porté sur : « Cartographie des risques et efficacité du contrôle dans les Établissements Publics de l’Etat (EPE) ».

Au cours de cette rencontre, les rapports de gestion des conseils d’administration, les rapports d’activités et les états financiers de l’exercice 2022 de 109 EPE, toute catégorie confondue, ont été examinés.

Au cours des travaux, le Chef du gouvernement est revenu sur quelques points, notamment les factures de l’Agence Nationale de promotion des Technologies de l’Information et de Communication (ANPTIC) qu’il a jugé « très élevées pour les services de l’Etat ».

« Il faut se pencher sur les conditions de travail et de facturation de cette structure », a-t-il exhorté.

Aussi, il a invité à étendre le champ du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). « L’Amérique latine se sent concernée par le FESPACO. Les dirigeants me l’ont dit lors de mes récents voyages là-bas. Ils appellent l’Afrique la terre mère car ils estiment, tous, que leurs ancêtres sont africains. Ils sont, tous, intéressés par le FESPACO mais cela ne va pas les intéresser si on ne les invite pas. Ils sont également intéressés par la Semaine Nationale de la Culture (SNC) », a-t-il fait comprendre.

En ce qui concerne la question de la banalisation des véhicules, en lien avec l’exercice de leurs missions dans ce contexte difficile d’insécurité, soulevée par certains établissements, le Premier ministre s’est montré « un peu sceptique ». « Nous recevons trop de demandes de banalisation de véhicules. Notre crainte est qu’il y ait des abus. Il faudra que nous réfléchissions à trouver la solution adaptée. Plus on banalise, plus on peut avoir des abus. C’est cela notre souci », a-t-il expliqué.

Pour le cas spécifique de la gestion du Centre National des œuvres Universitaires (CENOU), notamment les plaintes des étudiants quant à la qualité des repas, du timing pour se faire servir un repas, voire des pratiques de surfacturations opérées par des prestataires, il a invité à se pencher sur la gestion de ce centre pour que sa gestion soit « orthodoxe » et pour une meilleure qualité de ses services.

Pour ce qui est des charges de fonctionnement des EPE, dans leur ensemble, il a attiré l’attention sur le fait que les entreprises ne sont pas trop regardant sur la réduction des charges des factures d’électricité et d’eau, où « généralement il n’y a pas de contrôles ».

« Le contrôle interne intéresse tout le monde. Chacun est engagé dans le contrôle de l’entreprise. Il y a des agents qui laissent la climatisation, les appareils et les ampoules en marche, alors qu’ils ne sont pas au bureau. C’est le même cas pour l’utilisation de l’eau qui peut couler alors qu’il n’y a aucun utilisateur. Il faudra une éducation civique en vue de réduire les charges de fonctionnement au niveau de l’électricité et de l’eau », a-t-il insisté.

A l’ouverture des travaux, le chef du gouvernement a fait savoir que, malgré les résultats engrangés par les EPE, des efforts restent à accomplir pour réduire significativement la pauvreté et répondre aux aspirations de la population.

« Aussi, l’utilisation plus efficiente des ressources s’impose à nous comme une nécessité, au regard, d’une part de la faiblesse des ressources financières de notre pays et des besoins sans cesse croissants de la population, pour atteindre à moindre coût les objectifs stratégiques socio-économiques et d’autre part au vue de l’immensité des défis à relever pour le recouvrement de l’intégrité totale de notre territoire », a-t-il soutenu.

Du reste, il a indiqué que le choix du thème de ces assises se justifie par le fait que l’un des défis majeurs pour le secteur public en général et pour les établissements publics en particulier réside dans sa capacité à s’approprier et à s’adapter aux bonnes pratiques en matière de gouvernance et de contrôle interne aux spécificités d’une organisation publique et de service public.

Aussi, a-t-il insisté, un contrôle interne efficace doit être un outil qui aide à atteindre les principaux objectifs, à maintenir et à améliorer la performance d’une administration donnée.

« Il permet surtout de développer, de manière efficace et efficiente, des dispositifs de management qui s’adaptent aux évolutions de l’environnement économique et opérationnel en vue de mieux maîtriser les risques en les ramenant à des niveaux acceptables », a-t-il affirmé.

DCFP/Primature