Afin d’obtenir de l’exécutif l’adoption de textes contre les mariages précoces, l’Unicef a lancé la 6 mars dernier au palais des sports de Ouag2000, une campagne de sensibilisation à travers le concept "Ne m’appelez pas Madame". C’était en présence de l’épouse du chef de l’Etat Sika Kaboré, du ministre de l’Education nationale et de la représentante adjointe de l’UNICEF au Burkina

« Ne m’appelez pas Madame », c’est le concept qui est en ce moment sur les lèvres des jeunes filles et qui est initié par l’UNICEF pour lutter contre les mariages précoces.
« Ne m’appelez pas Madame, pour dire que je suis encore une enfant et qu’on a pas le droit de me marier. Il faut me laisser vivre ma vie d’enfant et quand j’aurai 18 ans passées et que je m’aurai choisi le garçon avec lequel je veux passer ma vie, en ce moment-là, je me marierai et on pourra m’appeler madame », a expliqué l’épouse du chef d’Etat Sika Kaboré, qui présidait le lancement de la campagne de sensibilisation. Selon elle, il y a beaucoup de jeunes filles qui sont mariées avant l’âge de 15 ans, ce qui "est inadmissible parce que ce sont des filles qui sont sorties de l’école ou qui n’ont même pas la chance d’aller à l’école alors qu’aujourd’hui, nous avons besoin de femmes formées pour être des actrices de développement de demain, pour être des femmes en bonne santé et épanouies qui contribuent à sortir le Burkina Faso du sous-développement », a-t-elle soutenu.

En président la cérémonie de lancement de la campagne, l’épouse du chef de l’Etat espère que le gouvernement adoptera très rapidement des textes contraignant contre le phénomène. « Je voudrais rappeler que le code des personnes et de la famille n’est pas encore adopté par l’Assemblée nationale. C’est également un appel aux partenaires technique et financiers, aux agents du système onusien pour nous accompagner encore et toujours dans cette lutte pour éliminer le mariage des enfants qui, je le rappelle est une pratique traditionnelle qui ne doit plus avoir lieu aujourd’hui parce qu’il s’agit d’une violation des droits des enfants" a t-elle indiqué.
Elle souhaite également que les jeunes filles prennent conscience des effets néfastes de cette pratique et qu’elles s’impliquent dans la lutte pour son éradication.
Pour la représentante adjointe de l’UNICEF au Burkina Faso, Rinko Kinoshita, la campagne vise à éliminer cette pratique néfaste qu’est le mariage des enfants qui affecte vraiment le développement, la santé et l’épanouissement des filles et des adolescentes. « L’objectif c’est de mobiliser la population burkinabè ainsi que la communauté internationale pour unir nos efforts afin que cette pratique soit abandonnée et permettre aux filles d’aller à l’école, se développer en bonne santé et contribuer au développement économique et social du pays. La campagne va durer 12 mois », a-t-elle confié.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net