Le Mouvement des Patriotes pour la Cohésion Nationale (MPCN) approuve la décision du président de recruter des volontaires dans les zones sous menace pour lutter contre le terrorisme. Il croit dur comme fer, qu’à l’image de l’Algérie dans les années 90, les Burkinabè peuvent mettre fin au terrorisme en se mobilisant aux côtés des Forces de défense et de sécurité

Le 07 novembre 2019, suite à l’attaque terroriste meurtrière sur un convoi transportant des travailleurs de la mine d’or Semafo S.A sur l’axe Ouragou-Boungou dans la région de l’Est, le président Roch Marc Christian Kaboré dans une adresse à la nation annonce le recrutement de jeunes volontaires dans les zones sous menace. Cette annonce donne lieu immédiatement au sein de l’opinion à un débat passionné. Différents arguments sont développés pour soutenir ou désapprouver cette initiative. Dans la dynamique d’apporter sa contribution au débat démocratique en cours sur le sujet, le Mouvement des Patriotes pour la Cohésion Nationale, MPCN, souhaite partager cette expérience avec l’opinion publique.
De 1994 en 2000, l’Algérie a été confrontée à une véritable guerre armée résultant d’une invasion terroriste sous la conduite du groupe islamique armée (GIA). Pendant le magistère de Liamine Zeroual, le GIA fort de plusieurs milliers de combattants terroristes avait réussi à prendre le contrôle de plus du tiers du territoire Algérien. Les populations résidant dans cette partie du territoire occupé par le GIA étaient l’objet d’assassinats, d’enlèvements, de pillages, de vol, etc.
Bref, le GIA y avait installé une administration parallèle à l’Etat Algérien qui avait totalement déserté les territoires occupés.
Victimes quotidiennes des atrocités du GIA et face à une insuffisance de l’État Algérien à assumer sa tâche régalienne de protection du territoire et des citoyens, les populations en milieu rural se sont données le devoir en jouissant du droit que leur conférait la constitution de s’organiser pour mener la résistance populaire contre cette mouvance intégriste et terroriste. Suite à l’appel à la résistance des Algériens lancé par Saïd Sadi (président du rassemblement pour la culture et la démocratie) et des compatriotes, les citoyens commençaient à prendre conscience de la nécessité de prendre leur sécurité en main en s’organisant. Un fait majeur va accélérer cette mobilisation populaire. En effet, en août 1994 dans un village du grand Kabylie (Achgoudal), des résistants repoussent une attaque du GIA. Cette nouvelle va faire le tour du pays sur la possibilité de résister à la terreur.
La dynamique nouvelle va créer une collaboration entre l’armée et les résistants dans la lutte contre le terrorisme.
Cette donne crée une nouvelle ère dans la lutte contre le terrorisme en Algérie qui va permettre progressivement à l’Etat de se redéployer sur le territoire avec la déroute du GIA en 2000.

Comparaison n’est pas forcément raison, mais cette expérience de l’Algérien vient convaincre les sceptiques que la résistance populaire est tout aussi possible pour le Peuple résilient du Burkina Faso. Il suffit d’adapter cette résistance à nos réalités.

L’appel à l’enrôlement volontaire lancé par le Président du Faso devrait être inscrit dans ce cadre. Face à l’hydre terroriste qui menace l’intégrité du territoire national, il appartient à l’ensemble des Burkinabè de façon inclusive sans coloration partisane de se donner la main afin de mener le combat juste.
De notre mobilisation dépend la survie du Burkina Faso.

Dans l’unité, nous déplacerons des montagnes

Burkina Faso, le 13 novembre 2019

Pour le Mouvement des Patriotes pour la Cohésion Nationale (MPCN)

Christophe OUEDRAOGO
(Porte Parole)