Rentré du Ghana où il avait participé à la cérémonie d’investiture du nouveau président ghanéen, le président ivoirien Alassane Ouattara a présidé un conseil des ministres dans l’urgence en vue de trouver une solution à la grogne des militaires qui a pris des proportions inquiétantes depuis son éclatement avant hier à Bouaké. Dans la journée, la mutinerie avait atteint Abidjan et des barricades ont été érigées devant le ministère de la Défense, au moment même où le titulaire du portefeuille, Alain-Richard Donwahi négociait une sortie de crise à Bouaké. Selon plusieurs témoins, les mutins ont investi les rues du quartier Adjamé, où se trouve le camp Gallieni, siège de l’Etat-major.

Dans une brève déclaration faite à l’issue du conseil des ministres, le président Ouattara a indiqué qu’il acceptait les revendications des mutins, notamment le versement des primes et l’amélioration de leurs conditions de vie. "Je confirme mon accord pour la prise en compte des revendications relatives aux primes et à l’amélioration des conditions de vie et de travail", a t-il déclaré, déplorant toutefois "cette manière de revendiquer" qu’il juge "inappropriée" et qui "ternit l’image du pays". Il a demandé aux mutins de rejoindre leurs casernes respectives et se concerter avec les autorités compétentes en vue d’assurer le règlement rapide de leurs problèmes.
A l’occasion du référendum constitutionnel d’octobre et des législatives 2016, les forces de l’ordre et de sécurité avaient été mobilisées pour assurer la sécurité et la transparence du scrutin. Quatre (4) milliards de F CFA auraient été débloqués pour les désintéresser, mais la prime n’est manifestement pas encore arrivée à destination.

Kaceto.net