L’auteur du texte ci-contre estime que l’avènement d’une réconciliation nationale tant souhaitée passe d’abord par la réconciliation entre les partis politiques et les organisations sociales

Le dialogue et la réconciliation ne sont pas pour rien, contrairement aux autres États africains, autant galvaudés au Burkina Faso .
Pouvoir et opposition, organisations coutumières religieuses et autres ont chacun sa part de responsabilité dans les maux qui nous acculent aujourd’hui aux remèdes sociaux que représentent le dialogue et la réconciliation.
Responsables dans la contraction des maux qui nous forcent au dialogue et à la réconciliation, ils le sont aussi des embûches en permanence semés sur le chemin du traitement de ces mêmes maux et donc de la guérison.
La situation s’est si complexifiée que de part et d’autre du pouvoir, de l’opposition comme des différentes structures évoquées, on trouve quasiment autant de partisans que d’adversaires de ces remèdes qui font pourtant continûment leur preuves ailleurs.
La réconciliation chez nous peut faire vivre au pays des soubresauts parce que ceux qui n’y trouvent pas personnellement leur compte n’en veulent pas. Tant pis si le pays pour cela devra en souffrir.
Alors avant que les structures politiques et sociales, mais surtout politiques ne s’avisent de chercher à réanimer les débats sur la question au plan national, qu’elles s’occupent d’abord comme on dit de balayer devant leur propre propre.
En ayant le courage de se retrouver en sachant briser une fois pour toute les légendaires barrières politiques, sociales, idéologiques et personnelles qui les opposent et surtout en domestiquant leurs haines siciliennes ; ils feront reluire des signes d’espoir de concorde dans le pays.
Ces espoirs seront confirmés si passant à l’essentiel chacun reconnaissait sa part de responsabilité dans les maux du pays et acceptait d’en compléter la confession par la contrition en y apportant sa contribution en réparations morales ou historiques. Celles financières étant à la charge de l’Etat.
Nos acteurs politiques et sociaux ne seront pris au sérieux au pays comme à l’étranger, que s’ils réussissaient cet exercice.
Si ailleurs la chose n’apparaît pas insurmontable, si dans des pays comme la Côte d’Ivoire des adversaires qui ce sont opposés par les armes ne trouvent rien d’insurmontables à se retrouver autour d’une table ronde pour fumer le calumet de la paix, si les jeunes sénégalais parvenus au pouvoir après avoir transité par la prison et vécu bien des humiliations s’y inscrivent en ravalant leur fougue de restitution de la monnaie de la pièce, pourquoi pas nous ?
Pourquoi avec le privilège de l’expérience ne pas subalterner nos divisions entre syndicats et politiques, nos dissensions entre acteurs politiques et de la société civile, nos haines entre partisans d’idéologies différentes et nos volontés de revanches entre politiques, à l’union sacrée dont le pays à tant besoin pour son relèvement et sa reconstruction ?

Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD)

Sylvain OUEDRAOGO
(Porte Parole)